José Boix Jaén est né à Elche en janvier 1942 dans une famille modeste. Il n’avait donc pas la possibilité d’avoir une formation universitaire. A cette époque, l’Espagne traversait des temps difficiles, conditionnés par la crise économique qui s’était tellement détériorée au cours de la guerre civile espagnole.
Il a commencé à travailler chez un bijoutier à l’âge de sept ans, a distribué des journaux à 11 ans et a réparé des vélos et des motos dans un service officiel de Montesa, avec Andrés Martínez Pérez, pour qui a toujours gardé une grande admiration. Ce fut grâce à son « oncle d’Arnedo », comme il l’appelait, Joaquín Jaén Irles, qu’il apprit les choses qui allaient conditionner sa vie et celle de toute sa famille. Cet homme était originaire d’Elche et était parti s’installer à La Rioja pour créer une entreprise de chaussures (Calzados Jaén).
C’est peut-être sa personnalité et sa façon de voir les choses qui ont incité ses parents biologiques à accepter qu’il emmène le garçon avec lui pendant quelques mois. Pepito Boix, diminutif de José, y resta environ un an, effectuant des travaux de maintenance mécanique dans toute l’usine, temps qui lui permit de se spécialiser dans le travail par tours dans l’atelier de maintenance de la société elle-même. Il a également profité de son séjour pour apprendre à lire et à écrire, avec l’aide d’un tuteur que lui fournit son oncle. De cet homme, il a appris l’esprit d’entreprise pour diriger une entreprise, la responsabilité qui en découle et le sacrifice que cela implique. Bien qu’il n’y soit pas resté longtemps, son séjour l’a beaucoup marqué compte tenu de l’admiration avec laquelle il parle de cette étape de sa vie.
À son retour de La Rioja, il a continué à travailler sans relâche dans divers emplois, toujours liés au secteur de la métallurgie, car c’était sa véritable passion. Curieusement, sa mère n’a jamais apprécié, car elle disait que c’était un travail dans lequel les vêtements se tachaient beaucoup. Pendant quelques mois, il travailla dans un atelier de mécanique de machines pour chaussures nommé IMU, il travailla avec José Antonio Sánchez Flores dans la réparation de machines pendant 3 ou 4 ans de plus, puis, vers 1957-1958, avec Enrique Ferrández, dans la réparation des machines agricoles (tracteurs, outils…). Malheureusement, quelques années plus tard, ils disparurent tous, mais il les cite toujours à titre d’exemple, car ils étaient les vrais enseignants de profession.
En 1963, il avait 21 ans et, alors qu’il effectuait son service militaire à Ceuta, il s’établit avec un associé dans un petit local de seulement 200 m2 sous le nom de la société « Luis López Amorós », situé dans la rue Manuel Garrigós Alberola n°17. Plus tard, ils se sont appelés « IMELOB, SL (Industrias Mecánicas López y Boix, S.L.) ». Au début, ils travaillaient essentiellement dans la serrurerie et la réparation des machines d’importation acquises par les fabricants de chaussures de la région, car presque toutes ces entreprises manquaient de services techniques dans le pays. Dès lors, l’idée de pouvoir fabriquer une machine pour le secteur de la chaussure est née, c’est-à-dire approximativement en 1970. Les premières machines fabriquées s’appellaient LB-1 et LB-2, et signifiaient LB = López et Boix. , celles-ci servant pour la production de chaussures avec des fonctions telles que la finalisation et le ponçage des semelles.
Trois ans plus tard, il prit la décision de se séparer de son associé, lui achetant sa part de l’entreprise et conservant l’atelier. Nombre des travailleurs qui avaient commencé avec eux deux continuèrent à travailler sous les ordres de José Boix jusqu’à ce qu’ils atteignent l’âge de la retraite. Aujourd’hui, beaucoup d’enfants de ces messieurs continuent de travailler avec la famille Boix.
La nouveauté de fabriquer des machines liées au carton, est née du besoin d’un client avec lequel Pepito entretenait de très bonnes relations. Cet homme avait acheté une machine allemande pour confectionner des boîtes à chaussures. Comme elle ne s’adaptait pas bien au carton espagnol, principalement en raison de sa mauvaise qualité, il lui demanda s’il pouvait faire quelque chose pour la machine afin que le carton puisse passer ; et en apportant certains changements, cela fonctionna. La commande de ce travail, et l’insistance de Ginés Coll, alors propriétaire de la société, est ce qui a poussé Pepito, comme il l’appelait toujours, à concevoir une machine pour former les boîtes à chaussures. Cette société, qui compte désormais d’autres dirigeants, a toujours une relation avec notre société après plus de 45 ans.
La marque « Boix » fut fondée en 1973 par M. José Boix, initialement appelée « José Boix Jaén », jetant ainsi les bases d’une entreprise familiale qui se révélerait être une entreprise à fort caractère d’exportation et de grande projection internationale. .
Même si le temps passe, il y a des choses qui ne changent pas et dans la fabrication, la matière première, le travail et le capital sont présents, et ce depuis la première révolution industrielle. José Boix a commencé avec 15 000 pesetas, soit 90 €, qu’il demanda à son père, comme il ne les avait pas, c’est un voisin qui les lui prêta. Avec cet argent, il s’installa, acquérant du matériel d’occasion car il ne pouvait pas en acheter de neuf.
Tout au long de sa vie professionnelle, il a su transmettre le professionnalisme dans tout ce qu’il a fait, en tant que poursuivant de la qualité. Il n’a jamais enduré une chose mal faite et l’a donc transmise à toutes les personnes qui travaillaient avec lui.
À 69 ans, il décida de prendre sa retraite, laissant toutes les fonctions déléguées à ses trois enfants. Il a écrit 72 livres en mode brevet et modèles d’utilité, et a planté plus de 50 000 arbres. Aujourd’hui, à l’âge de 75 ans, il vit sur sa propriété, loin de la ville où il est né, où il jouit de son passe-temps favori, que sont la campagne et les animaux. Ses petits-enfants sont une autre de ses passions, à qui il consacre tout le temps qu’il leur est possible de passer ensemble.
Don José Boix ou Pepito pour beaucoup n’a pas fait d’étude ni appris de langues, mais il possède une très longue expérience professionnelle puisqu’il travaille, apprend et se bat à « l’Université de la Vie » depuis 62 ans.
Tout au long de cette trajectoire, une femme fondamentale, son épouse, Mme Maria Luisa Sebastián Andreu, a non seulement su comprendre l’entreprise de son mari, mais a également passé toute sa vie à la soutenir et à y contribuer.
Tous deux ont appliqué la philosophie des trois « T », basée sur le travail, le travail et le travail.